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Biographie
Maurice Chappaz, né à Lausanne le 21 décembre 1916, est le fils aîné de Henri Chappaz (1888-1960), homme politique, avocat
et bâtonnier de l'ordre, et de Amélie Chappaz (1885-1952), née Troillet. Neveu du Conseiller d'État Maurice Troillet (1880-1961),
Maurice Chappaz passe son enfance entre Martigny et L'Abbaye du Châble, dans la maison familiale de sa mère, avant de suivre
des études classiques au Collège de l'Abbaye de Saint-Maurice de 1928 à 1937, où il reçoit l'enseignement de maîtres éminents
tels Edmond Humeau, Paul Saudan et Norbert Viatte. Il fait alors la connaissance de Georges Borgeaud, Jean Cuttat, Tristan
Sollier, René-Albert Houriet, Gabriel Chevalley et Gilbert Rossa. Quittant Saint-Maurice à vingt ans, Chappaz fréquente la
Faculté de Droit de l'Université de Lausanne (durant deux ans) puis, pour deux mois, la Faculté des Lettres de l'Université
de Genève, où il rencontre Marcel Raymond.
En 1972, Maurice Chappaz dépose sa correspondance aux Archives cantonales à Sion, avant que ne soit créé, en 1981, le Fonds
S. Corinna Bille et Maurice Chappaz à la Bibliothèque nationale suisse à Berne. Afin de mettre en valeur et de faire mieux
connaître leurs oeuvres, une Fondation Maurice Troillet - Corinna Bille - Maurice Chappaz est créée au Châble en 1982. Après
le décès de S. Corinna Bille, Maurice Chappaz mènera une intense activité éditoriale autour de l'oeuvre de son épouse : une
cinquantaine d'ouvrages sont alors publiés (inédits, rééditions, etc.).
La vocation littéraire habite Maurice Chappaz dès ses plus jeunes années. « Dans ce Collège de Saint-Maurice deux seules vocations
étaient admises : être prêtre ou être écrivain », écrit-il. Il publie son premier texte, « Les oeufs de Pâques », en 1931,
dans Les Échos de Saint-Maurice ; puis ce sera « Un homme qui vivait couché sur un banc » (1940) dans la revue Suisse romande et la publication de son premier livre Les Grandes Journées de printemps en 1944 aux Éditions des Portes de France.
Mobilisé à plusieurs reprises durant la Seconde Guerre mondiale (lieutenant en 1939 dans l'infanterie de montagne, chef de
poste au Grand-Saint-Bernard en 1943), Chappaz parcourt la Suisse. « Dès le début les grandes manoeuvres m'ont donné un pays
» écrit-il dans L'Apprentissage (1977) : il sillonne notamment le canton de Vaud (il séjourne par exemple à Froideville, près du Carrouge de Gustave Roud,
qu'il a connu en 1939), et y rencontre Ramuz, Matthey, Crisinel. Ses « escales d'écriture » le portent aussi vers le Jura,
qu'il rejoint à vélo.
Les années d'après-guerre sont marquées par l'errance, le vagabondage et les difficultés financières. Pour gagner sa vie,
Chappaz occupe différents postes : il s'occupe des vignes de Maurice Troillet à Fully de 1951 à 1954, puis devient aide-géomètre
sur le chantier du barrage de la Grande Dixence de 1956 à 1958 (il en tire la matière d'un livre, paru en 1965, Chant de la Grande Dixence).
Maurice Chappaz rencontre celle qui deviendra sa femme, l'écrivain S. Corinna Bille, le 25 janvier 1942. Trois enfants naissent
de cette union (mariage en 1947) : Blaise Chappaz (1944), Achille Chappaz (1948) et Marie-Noëlle Chappaz (1950). Le jeune
couple vit d'abord à Geesch (1943-1947), puis entre Chandolin et Le Châble, avant de s'établir à Veyras, près de Sierre en
1958. En 1979, Chappaz revient à L'Abbaye du Châble, dans la demeure de son oncle (maison qu'il occupera jusqu'à son décès).
S. Corinna Bille meurt la même année, le 24 octobre 1979, au retour d'un voyage en URSS (deux livres de Chappaz évoquent cette
mort : Le Livre de C et Octobre 79, tous deux parus en 1986). Entrée dans sa vie en 1983, Michène Caussignac devient l'épouse de Maurice Chappaz en 1991.
L'oeuvre de Maurice Chappaz est d'une grande richesse : poésie (Verdures de la nuit, 1945 ; Le Valais au gosier de grive, 1960), prose poétique (Testament du Haut-Rhône, 1953), pamphlets et satires (Le Match Valais-Judée, 1969 ; Les Maquereaux des cimes blanches, 1976), articles de presse (chroniqueur pour la revue Treize Étoiles dès 1958 et pour la Gazette de Lausanne entre 1961 et 1971). La majorité de son oeuvre sera publiée par celui que Maurice Chappaz considère comme « l'éditeur de
[sa] vie », Bertil Galland. Portrait des Valaisans en légende et en vérité en 1965 lui vaut une notoriété grandissante ; Maurice Chappaz devient alors une figure incontournable de la littérature en
Suisse romande. L'oeuvre de Maurice Chappaz a été saluée par de nombreuses distinctions littéraires, parmi lesquelles on peut
citer : le Grand Prix de l'Académie rhodanienne (1948), le Prix Rambert (1953), le Prix Schiller (1953), le Prix de l'Etat
du Valais (1985), le Grand Prix Schiller et la Bourse Goncourt de la poésie (1997).
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1. Maurice Chappaz. © Peter Friedli.
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2. Manuscrit de Verdures de la nuit (Éditions Mermod, Lausanne, 1945, A-1-3).
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3. Manuscrit de « Cette Argolide sauvage », dossier génétique du Testament du Haut-Rhône (Éditions Rencontre, Lausanne, 1953, A-1-5/14).
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4. Feuillet manuscrit de l'article « Je souhaite des Tchernobyls visibles » (publié sous le titre « Je souhaite des catastrophes
visibles », Coopération, n° 52-53, 24.12.1987, A-5-1-69/1).
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Volume et contenu des documents
A. Manuscrits et tapuscrits des oeuvres de Maurice Chappaz (poésie, prose, articles de presse, entretiens et journal).
B. Correspondance de Maurice Chappaz.
C. Documents personnels de Maurice Chappaz.
D. Collections.
Informations administratives
Restrictions d'accès
Consultation limitée à la salle de lecture des ALS. Restrictions conformément au droit d'auteur et aux droits attachés à la
personnalité.
Le Fonds est ouvert à tous, à l’exception de la correspondance pour laquelle des autorisations de consultation doivent être
demandées auprès des ayants droit.
Mention lors de citations
Archives littéraires suisses (ALS). Fonds Maurice Chappaz
Mode d'acquisition
Achat, 1981
Mise en valeur du fonds